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25/06/2021
L'affiche de ce film conjuguée à sa phrase d'accroche ("nourrir le monde de demain.. à quel prix ?") m'a intriguée et c'est plein d'espoir que j'ai découvert ce long-métrage dont je ne connaissais pas grand chose d'autre. Une pensionnaire de la comédie française aux faux airs de Charlotte Gainsbourg tient le rôle principal, accompagnée de deux enfants qui seront le point fort du film (c'est assez rare de voir des personnages de gamin et de jeune ado bien écrit et bien interpretés).
L'histoire est celle d'une agricultrice pas comme les autres puisqu'elle élève des sauterelles... qui ressemblent fortement à des criquets (cela ne m'a pas perturbé pendant la séance mais depuis que j'ai lu un commentaire là-dessus, j'ai du mal à comprendre quel est l'intérêt d'avoir appelé l'un à la place de l'autre). Enfin, le film commence en nous montrant la vie de cette famille qui tire le diable par la queue comme bon nombre de paysan actuellement. L'animal elevé n'y change rien, les temps sont difficiles, les aides minimes et la reconnaissance faible. Cette femme qui se bat et se débat au milieu de ses idéaux dans un monde qui ne l'attend pas est assez classique et correctement interpretée mais le film vend son coté fantastique et il prend son temps pour se montrer.
Un incident vient changer la dynamique de l'exploitation et rebattre les cartes aussi bien pour la mère que pour ses enfants. Est-ce que cela rend le film meilleur ? Paradoxalement, non ! Il faut dire que ces "sauterelles" qui commencent à tourner bourrique ne semblent menaçantes que de manière très ponctuelle, sans qu'on ne comprenne ce qui déclenche leur fureur. Est-ce la défense d'un lieu ? Est-ce la vue du sang ? Est-ce que les changements observés perdurent dans le temps s'ils ne sont pas entretenus ? Il y avait moyen de donner une crédibilité à l'histoire mais les scénaristes ont préféré mettre au premier plan la mère plutôt que les bestioles.
Ce choix diminue l'impact de l'histoire et nous nous retrouvons souvent dans le rôle de l'ami viticulteur qui aimerait se rapprocher de cette femme qui se mure dans son silence. Nous voyons l'histoire avancer avec quelques péripéties qui font penser à de glorieux ainés (vous avez dit "Jurrassick Park ?") sans parvenir à les égaler. Le scénario est tellement centré sur cette maison que lorsqu'il y a des échappées possibles (surement avec de grave conséquences), elles sont passées sous silence pour revenir, encore et toujours, dans ce lieu qui s'agrandit alors que l'horizon de cette femme se retrecit.
La fin, qui aurait dû être un feu d'artifice, se révêle attendue et limite grotesque. C'est dommage car le film a des qualités mais les scénaristes se sont brulés les ailes en voulant ajouter une touche de fantastique dans un scénario qui n'en demandait pas tant. Vous me direz que de nombreux films de science-fiction parlent d'histoires qui se déroulent après un évènement E que l'on ne voit pas à l'écran et que, cette fois, c'est le contraire : nous avons la genèse de l'histoire et ce sera à nous de nous imaginer la suite... ce n'est pas faux mais il aurait fallu que la vraisemblance dans les quantité utilisées soit de mise car, honnêtement, je ne vois pas comment on peut commander des dizaines de litre de sang et s'en passer juste avec une vache et trois transfusions... mais bon, c'est mon coté cartésien qui parle et le film n'est pas mauvais mais jutement, il avait de quoi voler très haut et je trouve dommage qu'il reste en rase-motte :-/
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